Dolto

« A l’instar de son lointain cousin plantigrade des bois, l’ours des Pyrénées, avec lequel il partage par ailleurs un goût prononcé pour le miel de ruche, le bébé humain peut très bien lorsqu’il est capturé avant trois ans, être dressé de manière tout à fait satisfaisante, pour peu que l’on prenne la précaution de lui couper les griffes. » Tirée d’un article assez peu connu intitulé Baffes, raclées et autres méthodes éducatives d’avant-garde, cette phrase de Françoise Dolto peut surprendre les moins familiers de l’œuvre de la pédopsychiatre de renommée internationale. Il faut savoir que le texte en question fut écrit peu de temps après la naissance de son premier fils, Jean, qui devait connaître une gloire éphémère, certes, mais d’une portée non négligeable, quelques années plus tard en interprétant, sous le pseudonyme de Carlos et derrière une imposante barbe, des chansonnettes à la gaieté aussi franchement roborative que désopilemment communicative (Big bisou, Senior Météo, Le bougalou du loup-garou, Tout nu et tout bronzé, Rosalie, etc.) Le même Carlos entrera dans le Guiness Book of the Records (édition 2002) après avoir été reconnu comme l’homme le plus poilu du monde, détrônant ainsi son collègue Demis Roussos, détenteur du titre depuis 1969 et malheureusement aspiré par une moissonneuse-batteuse alors qu’il faisait la sieste, torse-nu, dans un champ de poils.