Poulidor

Rares sont ceux qui ignorent le surnom sournois donné à Raymond Poulidor : l’éternel second. Nombreux sont ceux qui aiment à se le remémorer quand il s’agit de brocarder un collègue dont les propositions sont sans cesse écartées par le big boss lors des réunions de planification opérationnelle du lundi matin. De fait, si Raymond n’a jamais gagné un seul Tour de France il a bien souvent eu l’occasion d’admirer, de tout près, le dossard du vainqueur. Funeste destin penseront ceux qui conservent, tout frais comme au premier jour, dans leur galerie de souvenirs émus, celui du visage, ravagé par l’effort, au sommet d’un col perdu dans la brume conquis dans un effort herculéen à grands coups de pédales, du grand roi de la deuxième place, arcbouté sur le guidon de sa petite reine. Ce que l’on sait moins, c’est que Raymond la mouise avait deux anus, dont l’un, sans trou, n’était relié à aucun intestin.