Verne

Jules Verne, fameux écrivain barbu de la seconde moitié du XIXème siècle, connut de très gros succès littéraires dans le genre qu’il avait créé en 1863 avec Cinq semaines en ballon : le roman d’anticipation scientifique fondé principalement sur le progrès technologique qui permet la connaissance et la conquête, à la fois positives et fantasmatiques, des terres, des mers, des waters et du ciel. Ses aventures fantastiques émerveillèrent des générations de lecteurs qui, les progrès de la science aidant virent se réaliser des exploits technologiques qui, sous la plume de leur idole, relevaient apparemment d’une gentille et saugrenue spéculation qui faisait volontiers glousser les spécialistes professionnels sous leurs chapeaux haut de forme. C’est parce qu’il avait pensé le voyage sur la lune à une époque où les tentatives de vol motorisé se soldaient trois fois sur quatre par le trépas instantané des pilotes amateurs et où le grand père de Neil Armstrong n’avait simplement même pas idée que peut être un jour il pourrait avoir des enfants, que certains admirateurs inconditionnels de ses livres virent en Juju la barbouze une sorte de génie visionnaire. Quelle ne fut pas leur déception lorsqu’en 1999 un universitaire slovaque du nom de Piotr Roleff révéla dans un saisissant pamphlet (L’imposteur portait la barbe, éditions du Cafteur masqué) que Jules Verne n’a jamais imaginé lui-même une seule des inventions qui remplissent ses romans : il était simplement abonné à Tout l’Univers.